Généralités
Le risque majeur correspond à la présence conjointe et simultanée d’un aléa et d’un enjeu.
On entend par aléa l’apparition d’un phénomène naturel ou technologique pouvant potentiellement générer des conséquences néfastes. En région PACA, les principaux aléas rencontrés sont regroupés en deux familles :
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- Aléas naturels : avalanche, feu de forêt, inondation, mouvement de terrain, séisme, tsunami aléas climatiques ;
- Aléas technologiques : incidents industriels, nucléaires ou de transport de matières dangereuses, rupture de barrage.
Une troisième famille concerne les risques sanitaires, parfois considérés comme majeurs, comme les risques de canicule, d’épidémie ou d'épizootie.
Les enjeux correspondent aux personnes et aux biens susceptibles d’être impactés par les conséquences d’un événement. Ainsi la survenance d’un aléa comme un incendie de forêt pourra ne pas être considéré comme un risque majeur s’il n’y a pas de populations exposées.
La vulnérabilité des enjeux dépend des éléments exposés et de leurs résistances. Elle est caractéristique d’un site à un moment donné. Elle est modulable et évolutive en fonction de l’activité humaine. Cette définition de la vulnérabilité évolue depuis une dizaine d’année, vers une nouvelle définition qui traduit la fragilité d’un système dans son ensemble et sa capacité à surmonter la crise provoquée par l’aléa.
Le risque majeur est généralement caractérisé par sa faible occurrence et par sa forte gravité. Cette configuration de variables en fait un événement difficile à anticiper et donc à juguler.

La gravité traduit l’importance d’un phénomène. Elle peut être mesurée (hauteur d’eau pour une inondation, magnitude d’un séisme) ou estimée (durée de submersion, vitesse de déplacement).
La probabilité d’occurrence est conditionnée par des facteurs de prédisposition ou de susceptibilité (géologique par exemple). L’extension spatiale de l’aléa est plus difficile à estimer (avalanche ou mouvement de terrain par exemple). La probabilité d’occurrence temporelle dépend de facteurs déclenchants naturels ou anthropiques (du fait de l’homme). Elle peut être estimée, qualitativement (négligeable, faible, forte) ou quantitativement (période de retour de 10 ans, 30 ans, 100 ans).
Gravité des dommages
Afin de fixer des ordres d’idées, le Ministère de la Transition écologique et solidaire a défini une échelle de gravité des dommages, depuis l’incident jusqu’à la catastrophe majeure.
Exemples de catastrophes :
Classe | Dommages humains | Dommages matériels |
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Incident | Aucun blessé | moins de 0.3 M€ |
Accident | 1 ou plusieurs blessés | entre 0.3 et 3 M€ |
Accident grave | 1 à 9 morts | entre 3 et 30 M€ |
Accident très grave | 10 à 99 morts | entre 30 et 300 M€ |
Catastrophe | 100 à 999 morts | entre 300 et 3.000 M€ |
Catastrophe majeure | 1.000 morts ou plus | 3.000 M€ ou plus |
Exemples de catastrophes :
Classe | Dommages humains |
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Incident | Éboulement dans les Gorges du Daluis |
Accident | Tempête de Plan-de-Campagne de 2012 (15 blessés) |
Accident grave | Accident de Forbach en 1991 (1 mort et 2 irradiés) |
Accident très grave | Avalanche de Crots en 1998 (11 morts) Explosion de Total-La-Mède en 1992 (6 morts, 230 M€ de dommages) |
Catastrophe | Inondation de Vaison-la-Romaine en 1992 (47 victimes dont 34 à Vaison et 500 millions € de dégâts) |
Catastrophe majeure | Tsunami et catastrophe nucléaire de Fukushima de 2011 (15.800 morts) |
Résilience
La résilience est une mesure de la capacité du système à absorber le changement et à persister au-delà d’une perturbation (une catastrophe par exemple). La vulnérabilité d’un système sera d’autant plus faible que sa résilience sera grande.
Réduction du risque
Afin de réduire les conséquences prévisibles des risques majeurs, l’anticipation permet d’agir sur chacune de ses composantes :
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- La probabilité de survenue d’un accident (maitrise du risque à la source) ;
- La diminution des enjeux (maitrise de l’urbanisation en zones à risques) ;
- La préparation de la réponse opérationnelle des secours ;
- L’information de la population.
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S’en dégagent ainsi les trois grands axes de la gestion pré-crise d’un événement majeur :
Ces trois concepts forment l’ossature incontournable de la diminution du risque. Ils sont fortement interdépendants et indissociables.